Ce qu’il faut retenir…
La “pornographie de l’inspiration” est une manière souvent prégnante dans les médias et les évènements caritatifs de représenter les personnes en situation de handicap comme des héros ayant transcendé leur condition, telles des sources d’inspiration inépuisables motivant les personnes valides à travers les défis et épreuves de leur quotidien.
Le terme “Inspiration Porn” a été médiatisé pour la première en 2012 par Stella Young lors de sa conférence TEDx “I’m not your inspiration, thank you very much”. Cette journaliste et comédienne australienne en fauteuil roulant souhaitait dénoncer toutes les mises en scène dans lesquelles les personnes handicapées se trouvent objectifiées, au même titre que le sont régulièrement les femmes dans l’industrie pornographique.
Qu’il s’agisse de compassion condescendante ou de survalorisation de l’exception, pour elle, ces manifestations sont inopportunes car elles ne visent qu’à dédouaner les personnes valides, à les rassurer dans leurs capacités. Ce genre d’agissement contribue au final à instaurer un climat pernicieux voire contre-productif dans la mesure où “disability doesn’t make you exceptional” (vivre avec un handicap ne vous rend pas exceptionnel).
En effet, la pornographie de l’inspiration tend à sur-performer la norme : “we are congratulated for getting out of bed and remembering our own names in the morning” (on nous félicite de sortir du lit et de nous souvenir de notre nom le matin), en omettant de valoriser les vraies réussites des personnes en situation de handicap. “We are more disabledby the society that we live in than by our bodies and our diagnoses” (nous sommes davantage handicapés par la société dans laquelle nous vivons que par notre corps et nos diagnostics).