Ce qu’il faut retenir…
Ces cohortes de haine peuvent tout d’abord avoir recours à la technique du “dogpiling”, au cours de laquelle un grand nombre de comptes (donc d’agresseurs) vont alimenter soudainement le fil de commentaires d’un article, d’un post, etc., avec des critiques ouvertes et/ ou des insultes virulentes. Ce bombardement est si intense et fulgurant qu’il peut parfois saturer la plateforme et la rendre inutilisable jusqu’à ce que l’attaque soit terminée.
Pour coordonner leurs attaques, elles utilisent un “dog whistle” (un sifflet à chien), un langage codé ou suggestif, comme par exemple des mots ou des symboles avec une signification double, afin de signaler au groupe d’agresseurs en ligne d’attaquer la cible spécifique à un instant donné, sans pour autant éveiller les soupçons.
Elles peuvent également avoir recours à un “hashtag toxique” (également appelé “hashtag poisoning”) qui consiste en la création d’un hashtag abusif ou au détournement d’un hashtag déjà existant afin de l’utiliser comme un cri de ralliement pour dénigrer, humilier et intimider une victime ciblée, qui a exprimé des opinions sur des sujets sensibles ou des idées que les assaillants en ligne désapprouvent voire prennent hors contexte afin de promouvoir un agenda particulier.
Par extension, cette pratique d’attaque coordonnée en ligne peut également faire l’objet d’une technique récupérée à des fins politiques ou marketing qui s’appelle “l’astroturfing”. On peut également la trouver sous le terme de “similantisme” ou “contrefaçon de mouvement d’opinion”. Elle vise principalement à véhiculer un message en donnant l’impression d’un phénomène de masse citoyen (“grassroots movements”), qui émerge de façon spontanée, alors qu’en réalité, il a été créé de toutes pièces pour influencer l’opinion publique.