Ce qu’il faut retenir…
Dans la littérature scientifique, le sharking est régulièrement abordé au prisme du jeu dangereux et violent. Plusieurs auteurs s’accordent à dire que les souffrances des jeunes prennent souvent des formes socialement sexuées.
Si les jeunes filles tendent à abîmer leur corps sans occasionner d’autres préjudices pour celles et ceux qui les entourent (troubles des conduites alimentaires, scarifications, brûlures, etc.), les garçons au contraire expérimentent plus la transgression et la provocation du défi beaucoup plus attentatoire pour les autres.
Ces conduites conjuguent souvent un sentiment de puissance lié à l’interdit de l’action à celui de l’attachement au divertissement procuré par la régression de jeux infantiles.
Elles participent d’une mise en scène de la virilité qui donne lieu à des épreuves à accomplir sous les yeux des autres garçons. Ils peuvent être associés à des rites qui relèvent d’une confirmation de l’appartenance au groupe.
Si elle touche un autre que soi, l’humiliation est attractive comme spectacle. Aussi la stupéfaction et la détresse de la victime s’érigent en véritables trophées sur internet pour celui qui s’exhibe devant la caméra.
Les conséquences physiques et psychologiques de ces comportements agressifs ne sont pas mesurées par leurs auteurs. Seule la médiatisation de l’exploit, voire la quête même d’une gloire éphémère sur les sites web d’hébergement de vidéos, est recherchée.