Ce qu’il faut retenir…
Deux chercheurs américains (Johansson & Percy ; 1994), historiens de formation et militants de la communauté homosexuelle, ont catégorisé dans un ouvrage influent les 6 postures adoptées à l’encontre de ces pratiques d’outing.
Le premier positionnement se veut résolument opposé à cette forme de dénonciation considérant qu’aucune victime ne devrait avoir à subir de tels agissements quelles que soient les circonstances.
La deuxième attitude tolère la révélation de ces informations si et seulement si la personne est décédée et que de telles indications contribuent à un certain apport historique ou enrichissent le débat d’intérêt général.
La troisième posture, qui semble d’après les auteurs la plus répandue, considère que cette dénonciation est justifiée pour les sommités qui ont choisi de “rester dans le placard” mais qui pour autant encouragent publiquement des politiques discriminatoires en raison de l’orientation sexuelle.
Le quatrième positionnement s’inscrit dans la lignée du précédent et justifie l’outing si les personnalités publiques en plus de se prononcer ouvertement en faveur de lois brimant des orientations sexuelles, soutiennent ou travaillent pour des institutions qui appliquent des règlementations discriminatoires telle que l’église catholique.
La cinquième position consiste à outer toutes les personnes dont la notoriété (sportifs, artistes, industriels) peut contribuer à faire évoluer les représentations collectives stéréotypées et combattre les préjugés.
La dernière considère que l’outing de toutes les personnes concernées est au contraire un moyen de lutte contre le silence et l’invisibilité dont la communauté est en général victime, que cet affichage massif est nécessaire pour exercer une politique de résistance globale afin de renforcer les libertés et droits des minorités sexuelles.