Ce qu’il faut retenir…
La cyberhumiliation sexuelle :
- La souffrance psychique pour la victime est intense car l’humiliation en ligne est incessante, diffuse et généralement sans auteur identifiable ;
- La capacité de dissémination vers un large public et d’une participation directe de l’audience (commentaires, likes, partages, etc.) renforcent le pouvoir du tribunal des foules et accentuent le poids de la condamnation morale publique ;
- La cyberhumiliation sexuelle dévie en un nouvel un outil de contrôle social qui renforce les violences fondées sur le genre et les normes inégalitaires persistantes dans les discours à l’égard de la sexualité féminine.
Les stigmates de la putain :
- Les comptes fichas anathématisent certains codes de comportements sexuels et mobilisent le ressort du déshonneur pour “mettre à l’affiche” ces jeunes filles qui incarnent pour eux la figure repoussoir de la catin ;
- Ils assignent aux victimes une identité de marginalisation dont la sexualité est dénoncée comme transgressive : la fille de mauvaise vie, la racoleuse, la “salope”, qui mérite ce qui lui est infligé (Pheterson, 2001). Pour eux, l’atteinte à leur image sociale et la compromission de leur dignité se justifient au regard de leur impudicité.