Ce qu’il faut retenir…
Il existe dans la littérature scientifique plusieurs typologies de stalking qui tentent d’identifier les différentes motivations qui incitent les auteurs à passer à l’acte. Celle proposée par Paul Mullen, Michele Pathé et Rosemary Purcell présente la caractéristique de mettre en lien le contexte dans lequel le cyberharcèlement prend place avec la motivation initiale des mis en cause, la nature de la relation antérieure entre la victime et le harceleur, ainsi qu’avec les différentes pathologies existantes des agresseurs :
- “Rejected stalker“ : prenant place généralement dans un contexte de rupture sentimentale, la motivation première du cyberharceleur est soit de tenter de se réconcilier avec la victime avec qui il a entretenu une relation intime, soit de se venger du rejet ressenti. Il peut également dans certains cas s’en prendre par répercussion à son environnement proche (membres de la famille, amis, etc.).
- “Resentful stalker“ : convaincu d’être victime d’une injustice ou d’une humiliation, le désir de vengeance demeure la principale motivation de ce type de cyberharceleur. Qu’il s’agisse d’une connaissance ou d’un parfait étranger, l’auteur s’est senti maltraité et par rancune, il cherche à induire en retour auprès de sa victime un sentiment de peur.
- “Intimacy seeking stalker“ : les victimes sont généralement inconnues ou de vagues connaissances des cyberharceleurs, qui vont s’imaginer entretenir avec elles un lien émotionnel fort, voire une relation intime (délire érotomane).
- “The incompetent suitor” : à l’inverse du cyberharceleur en quête d’intimité, ce profil traque au contraire la rencontre éphémère ou la relation sexuelle à court terme et apparaît indifférent à la détresse de sa victime (incompétence sociale / déficience intellectuelle).
- “The predatory stalker“ : ce type de cyberharceleur s’en prend à des victimes habituellement crédules, pour qui ils développent un intérêt sexuel déviant. Qu’il s’agisse d’un voyeurisme caractéristique, ou d’une collecte d’informations en vue d’une agression sexuelle, les sentiments de contrôle et de pouvoir prédominent.