Ce qu’il faut retenir…
Le processus de mise-en-scène des “arnacoeurs” est récurrent. Ils s’attaquent principalement à des femmes émotionnellement vulnérables (veuves ou divorcées), âgées entre 40 et 60 ans, confrontées à une solitude pesante.
Les brouteurs vont emprunter les photos et l’identité d’hommes célibataires dans la quarantaine ou cinquantaine et vont échafauder une identité numérique professionnellement respectable et sécurisante (militaire, homme d’affaires, ingénieurs, etc.). Le scénario consiste à faire croire qu’ils sont régulièrement amenés à faire des déplacements à l’étranger dans le cadre de leur travail.
La phase de “traquage” pour connaître les habitudes des victimes, leurs centres d’intérêt, etc. est essentielle car les fraudeurs organisent leur journée en fonction des disponibilités de leurs cibles et des activités qui les occupent. Les échanges visent essentiellement la mise en confiance et empruntent pour cela un registre excessivement doux, empathique et très attentionné. La relation dyadique avec la victime est très soutenue et la démultiplication des interactions intensifie l’intimité et l’idéalisation.
Une fois la relation de dépendance affective instaurée (au bout de quelques semaines), les brouteurs invoquent un motif exceptionnel, un danger imminent, essentiellement lié au travail et à la santé, qui nécessite que leur soit prêté de l’argent (pour couvrir un billet d’avion, un document perdu ou volé, une hospitalisation, etc.). Pas peur de la perte de l’objet d’amour face à ce péril inattendu, les victimes accèdent généralement à la requête.