Ce qu’il faut retenir…
Plusieurs recherches ont démontré que l’âgisme se conjugue souvent à des stéréotypes sexistes, dévalorisant davantage des catégories spécifiques parmi les séniors : les femmes. Elles souffrent alors d’une double discrimination, identifiée scientifiquement par le concept de “double norme du vieillissement”.
Susan Sontag (1979), qui est à l’origine de ce terme, désigne par cette notion une forme de dépréciation toute singulière dans les sociétés occidentales. En effet, pour elle, les femmes âgées sont doublement victimes.
D’une part, comme elles sont constamment juvénisées dans leur parcours de vie, valorisées pour leur beauté et conditionnée à un rôle principal de séduction, voire de reproduction, leur vieillesse les renvoie à une forme “d’infécondité” et donc “d’incompétence” qui les exclut à terme culturellement et socialement.
D’autre part, à âge égal avec les femmes, les hommes semblent bénéficier auprès de la société d’une plus grande clémence quant à leur image et leur performance. Ils sont ainsi perçus comme vieux beaucoup plus tardivement, indépendamment de leurs aspirations et de leurs capacités.